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Marcel collabore avec l’Alliance française depuis de nombreuses années sous différents aspects. Il a commencé comme musicien volontaire, a été employé pour gérer l’Alliance française de Tanna et pour effectuer certaines missions, puis est devenu un des artistes promu par l’Alliance en tant qu’écrivain avec son livre Tôghàn et en tant que compositeur interprète avec son groupe KRK. Il siège également souvent à l’Alliance pour jouer au piano, devant l’ordinateur ou au bar une tasse de café à la main pour le plaisir, pour rencontrer et partager, pour voir sa femme aussi…
Pour nous il revient sur ces années passées à organiser la Fête de la Musique.

« La Fête de la Musique c’est une journée de musique pour le public mais des mois de préparation pour les organisateurs ». Le ton est donné.
En effet beaucoup de choses sont à prendre en considération, en commençant par la réservation des lieux comme la scène du bord de mer, avertir la police, demander à fermer certaines rues. Cela nécessite des autorisations auprès des services compétents et de jouer inlassablement avec les changements de gouvernement qui retardent bien évidemment les permissions. « La construction des scènes était également à la charge des volontaires. Il n’en existait pas au début. Maintenant on peut en louer. »

Marcel a commencé l’organisation de la Fête de la Musique à Tanna en 1997. Il était tout seul. Ensuite il a pris des galons et fut responsable en 1999 de préparer celle de Port-Vila.
A cette époque les musiciens se produisaient sur une seule scène installée au marché. Toutes les tables étaient collées les unes aux autres et recouvertes de contreplaqué pour consolider cet assemblement. Quand les moyens manquent il faut jouer d’ingéniosité !
Pour la technique idem, le « matos » n’était pas disponible. Il fallait connaître la population mélomane de Port-Vila pour «leur demander des enceintes, des instruments de musique, des micros, des ampli… aller de Pango à Tagabe pour trouver des câbles... »
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le comité organisateur de Fest’Napuan a investi dans de l’équipement professionnel, l’Alliance française, l’Ambassade de France et le gouvernement du Vanuatu se sont équipés d’une sono et des magasins de location permettent de trouver le nécessaire. Mais cela ne signifie pas que la tâche soit plus aisée. Certes les contacts sont connus et l’expérience facilite les déconvenus mais plus les années passent et plus la Fête de la musique évolue.

Le nombre de scènes augmente pour répondre à la demande. De plus en plus de groupes  souhaitent intégrer la liste des artistes qui se sont produits lors de la Fête de la Musique. « Des groupes de Nouvelle-Calédonie interviennent également sur le sol vanuatais pour apporter outre la diversité musicale un véritable échange entre les deux territoires voisins, proches. » Une volonté de toujours faire mieux qui nécessite désormais la coordination d’une équipe.

« En 2000, le personnel de l’Alliance française de Port-Vila est associé à la gestion de cet événement. La Fête de la Musique commence à obtenir son identité à Port-Vila. Elle n’est plus assimilée en partie à la Fête de la francophonie mais se positionne de plus en plus comme la journée de la musique. » La nuit où tous les habitants de Port-Vila et de ses environs installent leurs nattes sur le bord de mer et se laissent enivrer par la musique. Le développement de parrainage accroît considérablement le budget. La communication s’intensifie pour diffuser l’information auprès d’un plus large public. Des idées naissent aussi comme celle de créer la Fête de la Musique autour d’Efate.
« Une véritable expédition se met en place pour faire jouer des groupes dans différentes communautés. La route n’est pas ce qu’elle est aujourd’hui. C’était une piste faite de trous, inondée à certains endroits, du matériel à transporter, des sources d’électricité à trouver, des musiciens à gérer » ; l’expérience reste un bon souvenir mais ne se renouvellera pas, trop chronophage et  trop dispendieuse.

Aujourd’hui aussi ce sont les îles qui prennent le relais. Les antennes de l'Alliance française se développent et créent l’événement également. Après Luganville sont venus Nereningman (Motalava), Lowanatom (Tanna), Norsup (Mallicolo).
L’avenir de la Fête de la Musique au Vanuatu passe indéniablement par son essor dans les îles pour qu’un jour dans tout l’archipel résonne une belle cacophonie musicale le 21 juin.

Pour Marcel, l’organisateur de la Fête de la Musique, cet événement représente beaucoup de pression et requiert une grande polyvalence. Pour Mars, l’artiste qui participe sur scène, ce fut une occasion d’être révélé, de rencontrer son public et de découvrir de nouvelles émotions sur les planches. Enfin pour M. Melthérorong, la Fête de la Musique c’est « la mise en valeur de la créativité des jeunes, un vrai tremplin, un hymne à l’expression et à un respect des autres. La possibilité aussi d’avoir pu apprécier des groupes comme Tropic Tempo et les Flying claquettes rouges. »

Cette année, c’est sûr, il le confirme c’est la dernière fois qu’il l’organise. « Il faut passer le relais. »